30 septembre 2025


J'adore le challenge annuel des Pavés de l'été, parce que cela nous réunit, nous fait connaitre des blogueuses/eurs auxquels on n'aurait peut-être pas eu l'occasion de parler sans cela, parce que l'ambiance est amicale, parce que ça nous fait lire encore plus, parce qu'on se sent entre semblables, parce que, parce que... plein d'autres petites choses liées à l'ambiance, et parce que l'été et ses périodes de calme et de détente est absolument parfait pour les pavés. L'été sans les Pavés ne serait plus tout à fait l'été. 😉

Mais l’été est fini et la fin des Pavés est toujours un peu morose. 💔Ça m'attristait de penser que nous serions privés de tout cela jusqu'à l'année prochaine, d'autant que venait le temps du travail, les journées-non-stop, les avalanches de choses à faire, et bientôt les fêtes et tout ce à quoi il faut penser à ce moment-là... On n'a plus de temps pour des pavés.

Mais attendre l'été prochain, c'était trop long. 😓

Alors, je lance pour l'hiver (donc du 21/12 au 20/3 inclus) LES GRAVILLONS DE L'HIVER !

Même principe que les pavés, logo, lien et tout et tout, mais cette fois, nous collectionnerons les livres de moins de 200 pages (BD et livres pour enfants et ados exclus).

Je donnerai le logo le 1er décembre et les commentaires de lectures pourront pleuvoir (ou neiger) dès le 21 décembre. J'espère que vous serez nombreux/ses et ça me rassurerait si vous me le disiez dans les commentaires de ce post. Une sorte de préinscription facultative comme pour les Pavés, en quelque sorte.

Et si vous commenciez à fouiller un peu dans vos PAL et biblis pour repérer les potentiels gravillons ? ...


Préinscrits, dans l'ordre d'arrivée :

Cath L
Aifelle
Fanja 
Sibylline 
Keisha 
Ingannmic 
Alexandra 
Belette2911

28 septembre 2025


La marque de Raspoutine

Sokal

*****


978-2203335066

Deuxième vraie aventure de Canardo qui se cale enfin bien fermement dans son personnage de détective dur à cuire, violent, cynique, mais ayant une éthique. Il est beaucoup moins déjeté que dans sa première aventure avec le chien debout où il errait un peu, mais ça y est, voilà, nous avons notre Canardo. Qui est, comme Jack Palmer, une variation sur le thème du "Privé". Il a d’ailleurs un peu le même imperméable, mais le sien n’est jamais fermé. Il a dû remarquer que ça n’avantageait pas les petits ventres ronds, ce que Palmer n’a toujours pas vu, ou alors, il s’en fiche.

Un énorme chat sauvage de Sibérie, Raspoutine, est devenu une espèce de boyard, seigneur incontesté d’une bande de mercenaires sans scrupules. Il règne en despote absolu et manifeste un goût marqué pour la cruauté.

Il est vaguement secondé par une cigogne qui se la joue diva russe et un autre volatile (perroquet ?) qui lui sert de médecin. Ce sont les seuls qu’il tolère, mais en fait, il n’écoute personne et n’en fait qu’à sa tête pour le plus grand malheur des populations sur lesquelles s’étend son pouvoir.

Ce tyran cache pourtant une profonde blessure secrète : il n’a pas de descendant. Il en a eu autrefois après s’être introduit dans un prestigieux élevage de chats Bleus russes, mais l’éleveur les a tous tués, les considérant comme des bâtards sans valeur. Il ne s’est jamais remis de cette perte, d’autant qu’il n’a plus eu ensuite de chatons. Il se sent vieillir et vit de plus en plus mal la situation. Aussi, quand il apprend inopinément qu’il y a eu une survivante parmi ses descendants bleus, il n’a plus qu’une idée en tête, la retrouver, la faire venir près de lui et lui transmettre un jour son royaume. Tout ce qu’il sait d’elle, c’est qu’elle se trouve en Europe.

Or, c’est à Paris qu’elle se trouve. Elle est magnifique, bleue, avec sur le front les rayures de son père, la marque de Raspoutine. Elle chante dans un cabaret et il se trouve que dans ce cabaret, Canardo a ses habitudes. C’est ainsi qu’il se trouve sur place quand elle est victime d’une tentative d’assassinat et qu’il intervient, fort heureusement aidé par un intervenant inattendu…

Excellent volume que ce numéro 2 ! Vraiment, un de mes préférés. Flamboyant, mortel, plein de dangers et de rebondissements, il s’appuie sur des personnages hors du commun, excessifs à la russe, tout particulièrement réussis. Le dessin, mais là, c’est comme toujours, est remarquable. Oui vraiment ! 5 étoiles sans hésiter une seconde pour cette Marque de Raspoutine. Adeptes du Canardo, si vous ne l’avez pas, il vous le faut.

Je découvre par la même occasion que la série Canardo comprend 25 tomes et que je ne les ai pas tous. Le dernier tome de la série (Un con en hiver) est paru en 2018.

25 septembre 2025

Le chien debout 

de Sokal

*****

9782203335035

Canardo n’a pas eu des débuts faciles. Faut pas croire. Ce « chien debout » est le tome 1 de la longue série des aventures dangereuses de L’inspecteur Canardo. Inspecteur, il ne l’a d’ailleurs été que dans le tome 0, édité chez Pepperland et que je n’ai malheureusement pas encore lu. Dans ce tome 1, Canardo n’est même pas le personnage principal, bien que son intervention ponctuelle soit déterminante.

Le personnage principal, c’est Fernand, ce chien qui marche sur deux pattes et porte un vieux manteau à capuche. Tel que nous le découvrons, Fernand, clochard alcoolique, revient au pays voir s’il n’y retrouverait pas celle dont il est toujours amoureux, la belle Gilberte. Mais les choses vont mal au pays. Le chien du douanier fait sa loi avec sa bande de sous-fifres et prospère, tandis que de nombreux cabots disparaissent. La violence et la crainte règnent pour un danger qu’on n’ose même pas évoquer. Que se passe-t-il ? Fernand, qui ne cherche pourtant rien d’autre que Gilberte, ne va pas tarder à le découvrir.

Faut savoir qu’on évolue dans un monde où on s’entre-tue facilement. D’entrée de jeu, cette série commence avec un Canardo coriace qui se soucie fort peu de la loi, un univers très très noir, un monde féroce, sans illusion et un poil d'ironie douloureuse dans le récit. Tout ce qui nous a fait aimer ce volatile, quoi, et pour cet épisode, un savant fou, des expériences atroces, des junkies, beaucoup de victimes etc. Canardo commençait noir de chez noir. Un poil trop même, mais bon… c’est de la fiction. Les canards ne se promènent pas vraiment armés jusqu’au bec.

22 septembre 2025

LES PAVÉS DE L ÉTÉ

 PALMARÈS 2025

***

28 Participants

128 Titres

***

*

Médaille supersonique sidérale météoritique

BELETTE :  29 titres lus !!!



Médaille de diamant

16 Titres lus !INGANNMIC  



Médaille d'or

10 titres lus ! :  JE LIS JE BLOGUE



Médailles d'argent

7 titres lus ! :  MISS SUNALEE, SIBYLLINE



Médailles de bronze

6 Titres lus ! : ENNA , TADLOIDUCINE



Médaille de nougat

5 Titres lus ! : CATH L , KEISHA , MAPERO , SANDRION



Médaille de chocolat

4 Titres lus ! :  SYLIRE



Médailles de caramel

Titres lus ! :   NANOU , PATRICE,



Médailles de meringue

titres lus ! :  ANNE-YES, ATHALIE, CLAUDIALUCIA

DASOLA, SACHA



Médailles de barbe à papa

 1 titre lus ! : ANNE, AIFELLE , AUDREY, BASTIEN

FANJA , LE BOUQUINEUR, MADAME LIT

PASSAGE A L'EST,  VIOLETTE



BRAVO A TOUS !!

Tous les blogueuses et blogueurs cités s'afficheront maintenant dans ma liste de blogs amis =>

que je vais bientôt remettre à jour

A l'année prochaine !

Revenez nombreux

Et comme c’était trop sympa et que

un an, c’est trop long à attendre,

Une surprise, ici même,

à la fin de ce mois.



  J-1

20 septembre 2025


Strange Pictures

de Uketsu

***

978-2021578102

On parle souvent de "casse-tête chinois", mais en fait, je me demande s'ils n'étaient pas plutôt japonais. Bref, la tendance nippone actuelle met sur le devant de la scène un "mystérieux auteur", Uketsu dont l’éditeur nous annonce qu’il « est l'écrivain le plus vendu au Japon, et le leader de la nouvelle vague des auteurs de thrillers et d'horreur. Artiste complet, il écrit, dessine, publie des vidéos d'horreur et de suspense et compose de la musique. On ne connaît pas sa véritable identité, il apparaît toujours vêtu de noir avec un masque blanc. »

Bon. Si vous avez vu plus haut les étoiles que je lui ai attribuées, vous aurez deviné que ce n’est pas avec moi qu’il va beaucoup gonfler ses ventes. Le coup de « l’auteur dont nul ne connaît l’identité » commence tout de même à avoir beaucoup servi et deux minutes de réflexion suffisent à savoir que cela est matériellement impossible. Alors, il faudrait songer à nous l’épargner.

Dans ce roman policier écrit en gros caractères aérés et plein de petits schémas inutiles, nous est narrée une histoire incroyablement tarabiscotée et invraisemblable. Ca démarre très fort avec deux étudiants appartenant au « cercle occulte » de leur université. (Cercle occulte!!!) Bref. L’un a montré à l’autre un blog qu’il a trouvé contenant le bref journal intime d’un certain Ren et des dessins simplistes qui lui semblent étranges. Le blogueur est un homme jeune, très amoureux de sa femme Yuku, dessinatrice, qui va bientôt donner le jour à leur premier bébé. Il publie les dessins qu’elle fait à ce moment-là, ce sont eux les « strange pictures » du titre. Il y en a trois. Tout se passe mal, Yuku meurt en couches et Ren met brutalement fin à son blog. Sauf qu’un mois après, il ajoute un petit post annonçant qu’il a percé le secret des trois dessins et compris le crime. Quel crime ??? Après s‘être beaucoup creusé la cervelle (et le lecteur aussi), les deux étudiants le découvrent eux aussi (mais pas le lecteur). Il faut dire que la façon de découvrir la signification des dessins est tellement abracadabrante qu’à part l’auteur, personne n’aurait pu y arriver. Et ça continue comme ça : complications sans fin, invraisemblances etc.

L’écriture est plate. C’est un euphémisme. Je crois que plus plate, on ne peut pas. L’organisation du récit est pire encore. On part de présupposés qui semblent évidents à tous alors qu’ils sont insensés, comme le fait qu’il soit impossible de dessiner quelque chose que l’on n’a pas sous les yeux, même pour un prof de dessin et même un simple croquis. Ah bon ? Moi, là, tout de suite, je peux vous gribouiller un éléphant et je vous assure que je n’en ai pas en face de moi. De plus, on a un prof d'art et autres dessinateurs qui, même dans les pire situations d’urgence ne peuvent pas gribouiller le moindre dessin sans tracer d’abord un quadrillage ! Les mains dans le dos ! Je rêve.

Et tout est comme ça. Parti comme on était partis, je n’ai pas été étonnée. Finalement, le coupable sera plutôt trouvé par élimination. C’est pratiquement le seul survivant.

En conclusion, il paraît que cet ouvrage atteint des ventes phénoménales. Je n’en reviens pas.

 J-2

15 septembre 2025

Voici venir les rêveurs

d’Imbolo Mbue

*****

978-2266276122


"L'Amérique, ce n'est pas cela du tout. C'est un pays plein de mensonges et de gens qui aiment entendre des mensonges."

Jende Jonga, camerounais, a débarqué en Amérique grâce à un billet d'avion que son cousin déjà sur place lui a payé et à un visa touristique de trois mois. Il a cherché du travail et n'a trouvé de l'embauche que comme chauffeur de taxi officieux. Puis, il a enfin dégotté une bonne place de chauffeur auprès d'un riche banquier de Manhattan et fait venir sa femme et son fils restés au pays. Sa femme faisait des études et avait donc un visa d'étudiante. Parallèlement, Jendé a entamé les démarches pour obtenir l'asile et un titre de séjour permanent aux USA. Jendé est un homme d’une honnêteté radicale, simple mais sympathique. Il se caractérise par ce mélange de sagesse et de naïveté dont font preuve beaucoup d’Africains. Comme lui, son épouse Neni est courageuse et très déterminée. Elle veut absolument mener à bien ses études de pharmacologie. Elle veut absolument vivre en Amérique et s’y faire une place. Un deuxième enfant arrive. Né aux Etats Unis, il sera américain. La vie de la famille est modeste mais l’intégration est en bonne voie… sauf les papiers que Jendé n’arrive pas à avoir.

Dans un second temps, tout bascule.

Imbolo Mbue peint remarquablement bien les situations tant au Cameroun qu’aux USA, tout comme elle peint remarquablement bien les cheminements mentaux des uns et des autres. Elle montre sans juger. Elle ne désigne pas de bons ou de mauvais. Elle montre, avec une étonnante simplicité et un naturel parfait. Chacun a ses raisons d’agir comme il agit, même si le lecteur, quant à lui, a perpétuellement son avis, signe qu’il «marche à fond», s’implique et vit vraiment cette histoire. Jendé et Neni vont-ils pouvoir rester aux States ? Est-ce souhaitable ? Les USA sont-ils un grand état riche ou un colosse cruel aux pieds d’argile ?

Publié en 2016, c'était le premier roman Imbolo Mbue et il a remporté le PEN/Faulkner Award. Elle en a depuis publié un autre: "Puissions-nous vivre longtemps" Si j'en ai l'occasion, je le lirai. Même si Imbolo Mbue a quitté le Cameroun pour faire ses études et vit maintenant à New York, je dirais sans hésiter qu’elle est une auteure africaine et que son œuvre est à mettre au crédit de la production de ce continent.

Un très beau roman.

528p

11 septembre 2025

Journal inquiet d’Istanbul T2

de Ersin Karabulut

*****

  
9782205210996

Quatrième de couverture :

"L'histoire vraie d'un dessinateur de presse et du journal satirique le plus célèbre de son pays, en lutte contre le régime autoritaire turc."

J’avais beaucoup aimé et j’avais été très intéressée par le tome 1 du «Journal inquiet d’Istanbul» de Ersin Karabulut, donc, quand j’ai vu que le tome 2 était sorti et qu’il se trouvait déjà à la bibliothèque, je me suis empressée de l’emprunter. Ensuite, je me suis aperçue que j’avais trop oublié le tome 1 (deux ans, déjà) pour reprendre dans de bonnes conditions, alors vite, retour à la bibli et réemprunt du tome 1 qui par chance, était disponible. Je vous raconte ça pour que vous pensiez à emprunter les deux si vous vous trouvez dans la même situation.

Nous retrouvons donc Ersin Karabulut qui démarre à Istanbul sa carrière de dessinateur politique. Il faut savoir que les fanzines satiriques sont nombreux là-bas et très lus. Ses parents désapprouvent depuis toujours son choix de carrière car ils voient monter l’intégrisme et savent eux, de quoi ces gens sont capables. Mais, depuis qu’il est enfant, rien ne peut faire dévier Ersin de sa trajectoire. Peu à peu sa carrière se développe et il monte même son propre journal avec des amis même si ce n’est pas simple. Parallèlement, celle de Erdogan se développe aussi. Les promesses démocratiques ne lui ont pas coûté cher et ne pèseront pas plus dans l’évolution du pays. Partout, insidieusement, les choses changent. Les barbus se multiplient et jouent tout à l’intimidation, dans le non-dit bien réel et pesant tout de même. La société change en Turquie, même à Istanbul. On voit le pourrissement sournois de la situation malgré les tentatives de résistance de la part la plus évoluée de la société. Les manifestations de plus en plus brutalement réprimées ne pourront rien. 


On voit Ersin Karabulut qui s’exprime dans son journal, de plus en plus obligé de choisir son camp et donc, de plus en plus en danger. Sa vie, comme celle des autres Turcs et particulièrement les intellectuels ou les femmes, est impactée par l’emprise croissante d’Erdogan sur le pays. Les procès sous divers prétextes commencent leur travail de sape...

Ce tome 2 nous montre un pays qui bascule lentement dans le totalitarisme religieux tout en proclamant le contraire. L’auteur m’est très sympathique. C’est un humaniste et un rêveur mais qui va jusqu’à inventer et proposer des solutions (naïves et douces).

Il faut que tout le monde comprenne comment ces choses-là arrivent et se font. Personne n’est à l’abri. Ce sont des albums que j’offrirai. Je me précipiterai sur le tome trois dès qu’il paraîtra, et je souhaite à Karabulut de retomber toujours sur ses pieds, comme les chats qu’il semble aimer.

06 septembre 2025

Jésus-Christ Président

de Luke Rhinehart

****

9782373050653

Jésus discute avec son Père. Il est mécontent. Il en a même carrément assez. Il ne voit pas ce que les humains ne comprennent pas dans son message alors même qu’ils le répètent par cœur, avec plus ou moins d’ajouts regrettables d’ailleurs, depuis plus de 2000 ans. Il est venu sur terre et leur a tout bien expliqué et depuis, il espère et attend que ses préceptes soient appliqués (au moins par les joueurs de son équipe) mais il doit bien constater qu’il n’en est rien et que ça n’en prend même pas le chemin. Aussi demande-t-il à son Père de le laisser faire un deuxième essai. Cette fois, il ne va pas se réincarner (la crucifixion, non merci, déjà donné). Il veut s’emparer de l’âme de l’homme le plus puissant pour le faire agir vraiment selon ses préceptes et sauver le monde. Dieu le prévient tout de suite que ça ne va pas marcher.

« Il ne va rien se passer. Il va se faire flinguer, probablement, comme Martin Luther King. Ou se faire foutre à l’hosto psychiatrique. En quelques mois pas plus, tout sera fini. »

A force d’insister, Jésus obtient tout de même le droit de se lancer dans cette seconde tentative, mais à la loyale. Il n’aura pas droit aux miracles. Et c’est parti !

2006, George Bush junior, réélu Président des USA depuis deux ans, s’occupe dans le bureau ovale. Soudain, il se sent investi et découvre stupéfait que Jésus est vraiment en lui. Il en est très mal à l’aise, même si ce dernier ne fait rien d’autre que d’être là. Sur ce, arrivent Don Rumsfeld, M. Dick Cheney, ses vice-président et secrétaire à la défense, pour une réunion de travail sur la guerre qu’ils mènent en Irak et notre George horrifié s’entend leur annoncer

« Vous allez déclarer un cessez-le-feu immédiat et unilatéral, et annoncer que le gouvernement des Etats Unis a décidé de reconnaître la souveraineté de l’Irak et de ramener toutes ses troupes à la maison. »

Bush ne peut contrôler ni son corps ni ses paroles. Il n’est plus qu’une marionnette dirigée par Jésus et nous allons voir maintenant qui de ce dernier ou de son Père va gagner son pari.

J’ai lu cette politique-fiction parce que 1° je lis tout de Luke Rhinehart 2° j’avais envie de me distraire et ce point de départ me semblait riche en promesses. Moi aussi j’avais bien envie de savoir ce qui se passerait si Jésus Christ disposait des pouvoirs des USA et tentait de mettre réellement en œuvre ses idées dans notre monde moderne. Alors bilan ? Cela a été bien intéressant, et drôle aussi. Car Rhinehart a choisi une voie humoristique et sarcastique. Il met tout à plat et dézingue tout le système américain, tant extérieur -fin de tout combat et retrait-, qu’intérieur.

« Quand Jésus annonça au secrétaire du Commerce et à son chef de cabinet qu'ils devaient commencer à préparer la nationalisation de toutes les entreprises pharmaceutiques, pour que les médicaments puissent être vendus à prix coûtant, George rigola beaucoup en observant leur réaction : comme si le ciel leur était tombé sur la tête.

- Les médicaments servent à sauver des vies, se justifia Jésus. Personne ne devrait en tirer profit, sinon les malades. »

Bush, consterné et opposé au début, se laisse peu à peu séduire par l’entreprise et cesse de lutter (ce qui ne change d’ailleurs rien). Les autres, les membres de son gouvernement et aussi tous les Américains, ignorent absolument la présence de Jésus. Pour eux, il n’y a que le président et sa nouvelle politique. Les réactions sont variées mais généralement violentes. Cependant, le président est le président : on obéit. Il n’y a pas d’alternative, ou alors…

C’était à une époque bénie où on n’imaginait même pas qu’un Trump puisse s’emparer du pouvoir, mais les coulisses de l’impérialisme étaient déjà bien gratinées. On visite un peu tout ça et on va même marcher un peu sur l’eau avec George, en Irak.

Vous venez ?

Jesus Invades George: An Alternative History (2013)

02 septembre 2025

Ce qu'il faut de terre à l'homme

de Léon Tolstoï - Dessins de Martin Veyron

****

9782205072471

Rien de tel que la BD et un bon roman graphique bien fidèle pour faire aimer les classiques et les (parfois arides) auteurs russes à tout le monde ! Martin Veyron l’a prouvé avec cette fidèle adaptation de la nouvelle éponyme de Léon Tolstoï. Cette bande dessinée n’est pas récente mais elle n’en reste pas moins hautement recommandable. Il n’y a pas que les nouveautés dans la vie.

Un pauvre paysan vit une vie très modeste mais néanmoins plutôt heureuse avec femme et enfant en exploitant ses quelques terres, d’autant qu’ainsi que tous les autres villageois, il arrondit ses revenus en volant allègrement sur les terres de la barine. Celle-ci, vieillissante, ne s’en occupe plus guère et c’est son fils qui surveille un peu, mais il ne réside pas sur place. Il finit cependant par s’apercevoir des vols et décide d’installer un régisseur sévère pour y mettre fin. La vie devient plus difficile pour les paysans qui envisagent même une réponse radicale au régisseur. Mais pire encore, la barine vieillissant toujours, décide de vendre pour aller vivre à la ville pour plus de confort, de compagnie et de distractions. Le régisseur se porte immédiatement acquéreur. Ça va être un vrai enfer pour les villageois. Ils décident donc de se réunir pour acheter eux-mêmes les terres de la barine…

De fil en aiguille, notre paysan qui a un beau-frère négociant citadin qui lui conseille d’être plus ambitieux et de tenter de s’agrandir plutôt que de se contenter de ce qu’il a, se lance dans ce qu’on pourrait appeler maintenant une politique expansionniste, bien que sa femme ne semble pas enthousiasmée par ces changements. Nous allons le voir se donner à fond et déployer vraiment un courage et une ardeur au travail illimités pour devenir toujours plus riche.

Rendons hommage à Martin Veyron qui a parfaitement su illustrer ce récit et en a fait un album vraiment captivant. On passe un excellent moment avec ce conte moral dont la conclusion peut convaincre ou non. Pour ma part, je rejoins plutôt l’idée bouddhique selon laquelle l’homme est un arc, trop tendu, il casse, mais pas assez, la flèche tombe à tes pieds… Tashi Delek !